Nous avons quitté la guest-house un peu avant 8h à la recherche d'un endroit typique et sympathique pour le petit déjeuner et afin de louer un scooter pour la journée pour élargir notre rayon d'action.
Grosse déception, la plupart des commerces ne sont pas encore ouverts: ça n'ouvre qu'à partir de 9h00 dans ce quartier !
En insistant dans notre déambulation nous trouvons une seule boutique pour nous attabler et commander un café noir et un thé. Le garçon qui nous sert parle à peine anglais, et m'apporte un thé avec son nuage de lait ; oh so british ! Je décline évidemment l'offre et il me rapporte une sorte de mixture chaude avec un goût indéterminé, ce qui est un comble pour une région productrice de thé. Le café de Pascale ne vaut pas mieux, hélas. Là dessus arrive une jolie autochtone en sari, qui se fait servir un thé accompagné de 2 sortes de beignets blancs cuits sans doute à la vapeur, et de deux ramequins avec des sauces différentes. Délicatement elle mélange des morceaux de beignets et ses sauces avec les doigts et les porte à la bouche, mangeant avec sa main droite (très important car la main gauche est impure, elle sert à faire la toilette. Je n'en dis pas plus). Portés par la curiosité nous commandons (par le langage des signes) le même plat. Étonnant au premier abord, le beignet sert de pain car c'est plutôt fade. Seule sa texture est intéressante, et heureusement les deux sauces, une à base de curry et de condiments et l'autre de purée de sésame permettent de relever ce plat plein d'épices, servi au petit déjeuner. On est loin de la tartine de beurre et confiture, mais j'avoue que ça me convient plutôt bien. J'ai d'ailleurs tout nettoyé, à la cuillère cependant.
Après cette dégustation , une fois le scooter loué, nous quittons Fort Kochi, en longeant la côte ouest de la presqu'île, une sorte de langue de terre coincée entre la mer et les lagunes et autres marécages. A l'aller nous avons emprunté une route de campagne fort agréable, le scooter nous permettant de nous arrêter dès que l'on apercevait quelque chose d'intéressant.
Le plus difficile étant de ne jamais oublier qu'il faut rouler à gauche, sinon cela risque de devenir très dangereux.
Au retour nous avons tenté de remonter par une petite route parallèle au bord de mer en pleine terre, mais très vite nous avons changé d'itinéraire à cause des innombrables nids de poules.
Nous nous sommes résolus à prendre la grande route 66 et passer sur la côte est jusqu'au bout.
"Same same, but différent" diraient les Thaïlandais C'est la même couleur que ma Kawa 650, mais pas le même gabarit. De toute manière pour rouler à 40 hm/h c'est largement suffisant et c'est aussi plus maniable.
Une église, encore une église... Il y en a de partout et sans doute beaucoup plus qu'en France en terme de concentration au km2, tantôt modeste, tantôt importante comme celle ci qui comprend un hôpital et maternité ainsi qu'une école dans son enceinte.
Déjeuner au bord de l'eau. En nous perdant dans les terres nous avons eu la chance de tomber sur un restaurant familial qui venait d'ouvrir depuis 3/4 mois à peine. 3 petits bungalows plantés au bord de la rivière , avec un peu plus loin un carrelet plongeant dans l'eau. Le poisson frit est ce qu'il y a de plus frais puisqu'il est pêché à la demande. Le tout servi avec un assortiment de tarot, de manioc et de concassé de tapioca. Nous avons même goûté une boisson fermentée de lait de coco (je passe mon tour)
Et de l'autre côté la mer, ces pêcheurs qui reprisent leurs filets, sous une tente de fortune, des grandes plages désertes, la mer qui parfois peut être suffisamment violente pour nécessiter l'édification d'une double digue bétonnée et enrochements pour protéger les habitations trop proches de son bord.