Avant de passer sur l'île de Mindoro nous avons décidé de faire un crochet vers le nord-est, non loin du plus grand lac de Luzon et ce, afin de faire une excursion dans cette région réputée pour ses cascades d'eau.
Même si en distance cela représente un peu moins de 80 km c'est toute une expédition si l'on emprunte les transports en commun. En taxi, pour la modique somme de 5000 pesos, soit un peu moins de 100 euros le problème était réglé en moins de 2 heures.
Mais comme le rappelle le sage, dans les voyages il n'y a pas que la destination qui importe, il y a aussi le chemin qui y conduit...
Nous nous retrouvons donc à 8h30 sur le trottoir devant notre hôtel pour prendre un jeepney, qui je le rappelle charge et dépose à la demande.
Rapidement il en arrive un quasiment vide et c'est inespéré car nous avons tous nos bagages avec nous. Comme nous allons jusqu'au terminus Tanauan, nous nous entassons bien au fond nos sacs calés devant nos genoux. Et c'est là que l'on découvre pourquoi les jeepneys que l'on croise sont généralement pleins à craquer. Ils ne partent qu'à cette condition ! Le ticket coûtant 15 à 25 pesos selon la distance (1 € = 58 pesos), ils ne peuvent circuler qu'à cette condition. Nous avions payé 40 pesos à cause des bagages.
S'ensuit une période assez amusante de racolage du client par le chauffeur, qui héle toutes les personnes qui passent à proximité ou qui descendent d'autres tuktuk et jeepneys.
Régulièrement il descend et compte le nombre de passagers à l'arrière. Au bout d'une demie heure, le compte est bon, c'est à dire qu'il a chargé en tout 20 passagers, 18 à l'arrière et 2 à côté de lui (c'est très limite).
De manière un peu sportive il louvoit dans la circulation ensuite, posant et chargeant en route de nouveaux passagers.
Trois quarts d'heure plus tard on arrive à Tanauan et il me descend où on veut se rendre. Je lui explique que nous voulons prendre un bus pour aller à Santo Tomas et de là prendre un second bus pour Lucena. Comme par magie un tricycle s'arrête au cul de notre jeepney et se propose de nous emmener directement au terminal de bus de San Tomas. Je Iui fais remarquer que nous sommes 4 et lourdement chargés. Pas de problème m'assure t'il. Dubitatif, je le laisse charger deux sacs à dos sur la minuscule plate forme arrière et deux autres tout simplement sur le toit du side-car, sans aucune attache. Il invite Pascale et Alain à s'engouffrer dans la petite remorque latérale. Je grimpe en selle derrière lui et Nicole derrière moi. Sacré numéro d'équilibriste avec un tel attelage, nos mains droite retenant les sacs à dos posés sur la capote de la remorque. Heureusement le chauffeur conduit prudemment au risque de perdre une partie du changement en route. Une demie heure plus tard, il nous dépose au terminal de San Tomas, où rapidement un bus flambant neuf nous prend en charge. J'ai eu tout juste le temps de faire une incursion au marché attenant pour acheter quelques fruits. Nous apprécions les sièges ultra confortables en cuir et la climatisation correctement réglée et nous commençons tous à nous assoupir.
A midi trente nous arrivons au terminal de Lucena, où immédiatement nous sommes assiégés par des racoleurs prêts à nous conduire jusqu'au bout du monde, en passant par des véhicules privés bien entendus, taxi, tuktuk voire des vans.
Nous arrivons à échapper à toutes les propositions et à trouver le bus pour nous conduire à la destination finale, Luisiana Luguna.
Hélas c'est un bus datant presque de la dernière guerre avec climatisation écologique (on roule fenêtres et portes ouvertes), les sièges sont capitonnés mais rustiques (dur, dur). Mais nous arrivons à bon port à notre hôtel à 14h30, soit 6 heures pour 75 km...